Le réseau de l’infrastructure de recherche ICOS mesure les flux de carbone et fournit des données de haute précision au service de la recherche sur le changement climatique et des décideurs.

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Avec la certification de ses premières stations de mesure de gaz à effet de serre, l’infrastructure de recherche européenne ICOS, Integrated Carbon Observation System, fournit désormais des flux de données normalisées. Les données ICOS visent à mieux caractériser et quantifier les émissions et les puits de carbone au niveau européen dans la basse atmosphère et au sein des écosystèmes, une information essentielle pour prévoir et atténuer le changement climatique. Sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le consortium ICOS France comprend le CEA, le CNRS, l’ANDRA et l’INRA ; sa coordination est actuellement assurée par l’INRA.

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Les mesures de gaz à effet de serre sont d’une importance critique pour comprendre l’évolution du changement climatique et pour en prévoir – mais aussi en atténuer – les conséquences. Cette activité est d’autant plus urgente que la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère augmente plus vite qu’initialement prévu, comme l’a annoncé récemment l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

ICOS est une infrastructure de recherche européenne qui fédérera à terme un large réseau de 140 stations de mesure afin de fournir une information scientifique destinée à la fois à la communauté scientifique et aux décideurs. Après plus de 5 années consacrées à la construction du réseau et aux autres travaux préparatoires, sept premières stations satisfont désormais aux critères exigeants d’une station de mesure certifiée ICOS, l’objectif étant la certification de l’ensemble des stations d’ici à la fin 2019. Les standards de mesure et de qualité remplissent et même dépassent les exigences internationales, comme celles fixées par l’OMM et les Nations Unies.

Les données sur les gaz à effet de serre aident à piloter les efforts d’atténuation du changement climatique
Grâce à la normalisation du réseau de stations de mesure, les émissions et puits de carbone en Europe sont connus avec nettement plus de précision, que ce soient les émissions produites par les sociétés humaines ou les flux naturels de gaz à effet de serre.

Les flux naturels de carbone influencent la quantité de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère autant que les émissions d’origine humaine, et peuvent eux-mêmes être perturbés par le changement climatique. À long terme, il est donc important de pouvoir distinguer les émissions naturelles d’origine biosphérique des émissions provenant de carburants d’origine fossile, afin d’orienter les efforts dans la bonne direction.

L’information sur les gaz à effet de serre collectée partout en Europe est essentielle pour permettre aux gouvernements nationaux d’améliorer leurs activités d’atténuation, mais aussi pour les organisations intergouvernementales qui doivent prendre des décisions informées lorsqu’elles cherchent les moyens de satisfaire les exigences des traités internationaux. L’Accord de Paris sur le climat et le Protocole d’observation du carbone des Nations Unies récemment négocié à Bonn sont des exemples de tels traités.
Les stations qui viennent d’être certifiées sont situées en Allemagne, en Belgique, en Finlande, en France et en Italie.

L’une de ces stations certifiées relève de l’Observatoire Pérenne de l’Environnement (OPE), piloté par la direction de la recherche et développement de l’ANDRA, et localisé dans la région Grand Est en Meuse / Haute-Marne. Depuis 2011 et le début du projet ICOS, les concentrations atmosphériques de CO2, CH4, N2O, ainsi que les échanges de carbone au-dessus de la forêt sont mesurés en continu.

La France prévoit d’ici 3 ans de labelliser 4 stations atmosphériques, 11 stations de suivi des écosystèmes et 1 station de mesure des échanges air / mer de CO2 à bord d’un navire de commerce. Ces stations sont sous la responsabilité du réseau atmosphère piloté par Léonard Rivier (LSCE, CNRS / CEA / UVSQ), du réseau écosystème piloté par E. Dufrêne (ESE, Université Paris-Sud / CNRS / AgroParisTech), et du réseau océan pilotée par N. Lefèvre (LOCEAN, CNRS / MNHN / IRD / UPMC). La France est également responsable du Centre thématique atmosphérique localisé à Saclay au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE – CNRS / CEA / UVSQ) où sont réalisés le traitement des mesures atmosphériques de toutes les stations ICOS ainsi qu’une veille technologique sur les mesures de gaz à effet de serre. Elle participe aussi au centre thématique "Écosystèmes" avec notamment la réalisation des analyses chimiques et l’archivage des échantillons de sol et de végétation pour l’ensemble du réseau européen de stations "Écosystèmes".

 

ICOS (Integrated Carbon Observation System) est une infrastructure de recherche dédiée aux gaz à effet de serre. ICOS produit des données normalisées sur les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ainsi que sur les flux de carbone entre les écosystèmes, l’atmosphère, les continents et les océans. Cette information est essentielle pour prévoir et atténuer le changement climatique. Les données ICOS normalisées proviennent des mesures effectuées dans 140 stations réparties dans 12 pays d’Europe. En tant qu’organisation intergouvernementale, ICOS est financé par ses États membres.
Site web : www.icos-ri.eu - Twitter : https://twitter.com/icos_ri

Contacts

Denis Loustau
Interactions Sol Plante Atmosphère (INRA / Bordeaux Sciences Agro)
denis.loustau@.inra.fr

Léonard Rivier
Directeur du Centre thématique atmosphérique, LSCE (CNRS / CEA / UVSQ)
leonard.rivier@lsce.ipsl.fr

Éric Dufrêne
Coordinateur du réseau écosystème, chercheur CNRS, ESE (Université Paris-Sud/CNRS/AgroParisTech)
eric.dufrene@u-psud.fr

Nathalie Lefèvre
Coordinatrice du réseau océan, chercheuse IRD
LOCEAN (CNRS / MNHN / IRD / UPMC)
nathalie.lefevre@locean-ipsl.upmc.fr