La nécropole aux amants pétrifiés
Cet ouvrage collectif rend compte des études et travaux archéologiques menés au sein de la nécropole aux ruines mégalithiques de Wanar, au Sénégal, entre 2008 et 2017. Le sanctuaire de Wanar fait partie, avec Sine Ngayene au Sénégal ainsi que Wassu et Ker Batch en Gambie, des quatre sites classés en 2006 au titre du patrimoine mondial de l’UNESCO.
La première partie, fixe le cadre général tant pour ce qui concerne l’étude des paléo-environnements que pour les données historiques et archéologiques, et s’achève par une petite synthèse sur les mégalithes en Afrique. La deuxième partie rend compte de toutes les observations effectuées, avec d’abord une présentation du site de Wanar dans le cadre des implantations humaines le long de la vallée du Bao Bolon, puis l’exposé des principales méthodes d’étude mises en œuvre. Vient ensuite une présentation détaillée des six monuments étudiés, trois situés au nord de la nécropole et disposant de monolithes courts et trapus, trois autres au sud disposant de monolithes étroits et allongés, édifiés entre le XIe et le XIIIe siècle de notre ère. Le sanctuaire prenait alors la forme d’un village aux maisons de pierre, dédiées aux morts et dans le cadre de funérailles différées, en trois temps comme pour bien des rites funéraires traditionnels pratiqués aujourd’hui encore en Afrique de l’Ouest. L’occurrence de morts d’accompagnement ne saurait être totalement écartée, mais ne semble pas disposer du caractère systématique que lui prêtait A. Gallay. De tels changements de paradigme dans l’état des connaissances sur les mégalithes du Sénégal et de la Gambie supposent une relecture attentive des travaux précédents, ce qui fait l’objet de la troisième et dernière partie. L’ensemble débouche sur une perspective historique dans un cadre beaucoup plus vaste, à l’échelle de la sous-région, qui là encore soulève bien des interrogations. La monographie de nos travaux sur le site de Wanar constitue donc un point d’étape important pour l’avancée des connaissances sur les sociétés protohistoriques et les bâtisseurs de mégalithes en Afrique de l’Ouest, passionnant de par l’ensemble des données qu’il apporte et des perspectives nouvelles qu’il soulève, mais que nous soumettons au lecteur avec beaucoup d’humilité tant sont nombreux les points qu’il restera à éclaircir, à compléter et parfois peut-être aussi à remettre en cause, comme pour toute démarche scientifique.
Le pdf de l'ouvrage est disponible gratuitement en intégralité sur le site de l'éditeur.