Des dispositifs pour l’innovation et des outils d’accompagnement pour la valorisation
Le CNRS met à disposition divers outils, partenariats et processus pour l’innovation et la valorisation. Signature d’un contrat de recherche partenariale, création d’un laboratoire commun ou d’une start-up, participation au programme de prématuration et dépôt d’un brevet sont autant d’actions permettant l’émergence d’innovations, dans une stratégie gagnant-gagnant pour la recherche et les partenaires publics et privés.
Des collaborations pour de la recherche à long terme
La démarche du CNRS Écologie & Environnement en termes de valorisation et d’innovation se traduit de deux manières :
- Mettre en lumière le potentiel innovant de projets initiés par les équipes et les unités. Une fois détectés, ces projets font l’objet d’un accompagnement pour leur valorisation et le transfert des connaissances et technologies développées ;
- Impulser une dynamique partenariale de long terme entre les unités et les acteurs socio-économiques, en promouvant les recherches collaboratives. Ces relations se traduisent par des contrats de recherche partenariale (collaboration de recherche, prestation de service, équipe conseil, thèse CIFRE, etc.) et par des contrats de transfert (licence sur brevet, logiciel, savoir-faire, etc.).
Mise en place d’une collaboration avec l’Afise
Depuis 2017, le CNRS Écologie & Environnement a initié des échanges avec l’Association française des industries de la détergence, de l’entretien, et des produits d’hygiène industrielle (Afise) avec deux objectifs principaux :
- mettre à disposition les connaissances et savoir-faire issus de l’ensemble des laboratoires du CNRS,
- apporter une vision innovante destinée à favoriser de nouvelles solutions en matière d’hygiène domestique et industrielle.
Le but est d’aboutir à des programmes à long terme sur les conséquences et les défis qui se présentent aux industriels du secteur dans le contexte actuel (réchauffement climatique, accroissement des échanges planétaires, expansions démographiques, maladies émergentes, etc.) grâce à une collaboration entre chercheuses et chercheurs, universitaires et équipes de R&D.
Un colloque et des ateliers ont, entre autres, été co-organisés par l’Afise et le CNRS.
Les laboratoires communs de recherche pour des partenariats structurants
Ces laboratoires « virtuels » entre le CNRS et une entreprise, de la TPE/PME au grand groupe, visent à pérenniser des collaborations de recherche avec des entreprises.
Un laboratoire commun fonctionne sur la base d’un contrat de collaboration souple mais structurant pour encadrer une collaboration entre une ou des équipe(s) de recherche et une entreprise autour d'un programme de recherche pour une durée renouvelable de quatre ans. Il n'implique pas la totalité des équipes de l’unité de recherche et l'entreprise ne participe pas à la gouvernance de cette unité. L’encadrement du laboratoire commun est assuré de façon conjointe par un(des) chercheur(s) et un(des) entreprise(s). Le suivi et l’évolution du programme scientifique du laboratoire commun est assuré par un comité de pilotage auquel participe l'institut. Cette caractéristique distingue le fonctionnement d’un laboratoire commun d’un contrat de collaboration de recherche classique.
Le CNRS Écologie & Environnement compte actuellement six laboratoires communs, dont deux ont obtenu des financements de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et sont désormais labellisés LabCom.
Air to sea (R2C) : LabCom pour l’automatisation de la cartographie des biocénoses marines
Le LabCom R2C, financé par l’ANR en 2016, développe des outils innovants d’aide à la décision pour améliorer la reconnaissance et le diagnostic environnemental des fonds marins côtiers. Ce projet a vu le jour dans le cadre du renforcement de la réglementation européenne et nationale en matière de gestion des zones côtières. R2C met ainsi en commun :
- l’expérience et les compétences dans la production de données de terrain d’ Andromède Océanologie, entreprise reconnue en océanologie côtière,
- l’expertise scientifique d’une équipe de recherche Biodicée (rattachée à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier), spécialisée dans l’étude des écosystèmes.
Biodicée et Andromède Océanologie travaillent ensemble depuis 2012 et ce LabCom est une occasion unique de pérenniser leur partenariat avec le développement d'outils innovants, afin d’automatiser la reconnaissance et le diagnostic écologiques des fonds marins côtiers à partir de photogrammétrie 3D in situ et de l’intégration d’indicateurs écosystémiques.
BioTechAlg : LabCom pour la valorisation de biomasses algales
Le LabCom BioTechAlg, financé par l’ANR en 2018 et soutenu par la SATT Ouest Valorisation, a pour principal objectif d’identifier de nouvelles molécules issues des microalgues.
BioTechAlg est le fruit de la collaboration entre la société de production industrielle de biomasses algales GREENSEA (du groupe GREENTECH) et du Laboratoire des sciences de l’environnement marin (LEMAR) possédant deux plateformes de criblage haut débit de biomasses marines (BIODIMAR® et Lipidocéan).
La mise en commun des compétences permet alors d’explorer la relation entre des conditions maîtrisées de croissance de différentes souches de microalgues, y compris dans des conditions de stress, et la diversité des métabolites produits, dont certains présenteront des activités biologiques d’intérêt pour la cosmétique et/ou la nutraceutique. L’identification de nouvelles molécules susceptibles d’entrer dans la composition de nouvelles formulations et/ou de remplacer les conservateurs chimiques est d’un intérêt stratégique majeur, qui relève également des grands enjeux actuels de santé publique.
Le programme de prématuration pour le lancement d’un projet
La prématuration est la première étape du processus de transfert d’une technologie, d’un produit, d’une méthodologie ou d’un service vers un marché avec la création d’une forte valeur. En partant de l’observation du principe de base d’une idée innovante, l’objectif est de développer le concept de la technologie ou de son application, et de fournir une démonstration expérimentale.
Le CNRS soutient l’innovation dans ses laboratoires grâce au programme de prématuration, dont l’objectif est de soutenir les toutes premières étapes de développement de projets émergents à fort potentiel d’innovation. Ce programme, coordonné par CNRS Innovation, se place en amont des missions des SATT.
Le CNRS Écologie & Environnement soutient l’accès à ce programme pour tous les agents des unités dont l’institut est cotutelle en diffusant l’information et en assurant un accompagnement (recommandations et soutiens) dans l’élaboration du dossier présenté en Comités de sélection. Le montant et la durée moyenne des projets financés sont de l’ordre de 100 à 120 k€ sur 12 à 18 mois.
Pour déposer une candidature, commencez par contacter en amont le Pôle Valorisation de l’Institut qui la validera.
Les projets lauréats sont accompagnés par des représentants des différents acteurs impliqués dans l’innovation et la valorisation (Pôle Valorisation de l’Institut, DRE, SPV, etc.).
Date limite de soumission des dossiers au CNRS Écologie & Environnement pour les prochaines vagues
Vague 1 |
1er octobre 2021 |
Vague 2 |
2 novembre 2021 |
Vague 3 |
4 janvier 2022 |
Vague 4 |
1er mars 2022 |
Vague 5 |
4 avril 2022 |
Vague 6 |
11 juillet 2022 |
Vague 7 |
6 septembre 2022 |
Projet A2V-µCam
Le développement d’un capteur permet d’associer la détection acoustique d’organismes aquatiques de petite taille avec leur capture photographique en vue de l’identification semi-automatique des organismes dans le milieu naturel. Ce développement est possible grâce aux savoir-faire combinés entre du Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC) sur traitement des données acoustiques et à celui de la société OBERON Sciences en imagerie et en électronique. Au-delà du fort impact scientifique du projet A2V-µCam, qui s’inscrit également dans la décennie de l’océan (2021-2030) lancée par l’UNESCO, la technologie intéresse de nombreux bureaux d‘étude en charge d’étudier les impacts de l’activité humaine sur la faune aquatique, très difficiles à appréhender dans le milieu naturel.
Les brevets
Un brevet protège une innovation technique, c’est-à-dire un produit ou un procédé qui apporte une solution technique à un problème technique donné. L'invention pour laquelle un brevet pourra être obtenu doit également être nouvelle, impliquer une activité inventive et être susceptible d'application industrielle.
L’accompagnement proposé aux porteurs de projets pour le dépôt de brevets et de licences d’exploitation s’illustre notamment par une collaboration entre le CNRS Écologie & Environnement et les responsables de la valorisation du CNRS. Afin de mettre en place le processus de valorisation le plus adapté, chaque projet fait l’objet d’une procédure impliquant plusieurs acteurs :
- la Direction de l’unité et les responsables SPV en DR qui sont informés et prennent connaissance du projet,
- les responsables SPV qui font remonter le dossier au Pôle valorisation de l’Institut pour procéder à une expertise,
- la filiale CNRS Innovation qui fait une étude afin de diriger le projet vers le processus de valorisation le plus adapté.
Les start-up
Littéralement « entreprise qui démarre », une start-up est une entreprise nouvelle innovante à fort potentiel de croissance. Par définition, elle est liée à la notion d'expérimentation d'une nouvelle activité, sur un nouveau marché, avec un risque difficile à évaluer.
Le programme d’accompagnement RISE du CNRS, piloté par CNRS Innovation, a pour objectif d’accompagner les projets de start-up ayant vocation à exploiter les technologies développées au sein des laboratoires du CNRS, de l’idée à la structuration, jusqu’à la création et les premières phases de financement. Ouvert à tous les projets de start-up et aux jeunes start-up impliquant le CNRS, le programme RISE permet aux porteurs de profiter de l’expertise et du réseau de CNRS Innovation, et de faire émerger leur projet dans des conditions optimales, en bénéficiant d’un accompagnement amont efficace d’un an, dispensé par une équipe d’experts dédiés et de mentors pour les accompagner dans toutes leurs étapes de développement.
Valbiotis
Présents aux côtés de Valbiotis depuis sa création en 2014, des chercheuses et chercheurs du Laboratoire Littoral environnement et sociétés (LIENSs) participent au développement de cinq produits de nutrition-santé à base d'extraits de plantes. Cette start-up des sciences de la vie entre en bourse après seulement trois ans d'existence.
Son produit candidat le plus avancé est Valedia® qui est destiné aux prédiabétiques (soit environ 900 millions de personnes aujourd’hui dans le monde). Les résultats concluants de la phase IIa de développement clinique ont été publiés à l’été 2019. Le produit est aujourd’hui en phase II/III de développement clinique, la dernière étape avant le dépôt d’un dossier d’allégation santé auprès des autorités réglementaires américaines, européennes et canadiennes ; les résultats sont attendus pour mi-2022.
Pour le laboratoire, cette collaboration suivie est fructueuse en termes de rayonnement scientifique et de financement de la recherche. Elle se traduira aussi par un retour financier dès la commercialisation des premiers produits.
Laboratoires Bioprotection : création d’un répulsif anti-moustiques bio et naturel
Pour répondre à une demande croissante de produits répulsifs anti-moustiques efficaces et respectueux de l'environnement, le laboratoire ChimEco a mis au point un nouveau mélange breveté, composé uniquement de produits d'origine naturelle et biosourcée. La start-up Laboratoires Bioprotection a été créée pour industrialiser et commercialiser ce nouveau répulsif 100 % naturel. Laboratoires Bioprotection est cofondée avec la start-up studio TechnoFounders, qui assure la gestion de l'entreprise. Le produit mis au point est aujourd’hui commercialisé.