Methods in Historical Ecology
L’écologie historique, domaine interdisciplinaire en plein essor en Amazonie, ne disposait pas encore d’un ouvrage de référence sur le large éventail de méthodes susceptibles d'être mises en œuvre en forêt tropicale humide. Cette lacune est aujourd'hui comblée avec la parution chez Routledge, dans la collection « New Frontiers in Historical Ecology » dirigée par William Balée (Tulane University) et Carole Crumley (University of North Carolina), d'un ouvrage collectif intitulé « Methods in Historical Ecology, insights from Amazonia ». Fruit des réflexions menées au cours de LongTIme, un des projets structurants du Labex CEBA, et enrichi par des contributions de plusieurs spécialistes internationalement reconnus, ce travail coordonné par Guillaume Odonne (CNRS, LEEISA) et Jean-François Molino (IRD, AMAP) est préfacé par Clark L. Erickson (University of Pennsylvania). Dans un format voulu compact (206 pages), ses 21 chapitres sont regroupés en trois parties. La première, « Detection and characterisation of archaeological features », aborde les différents aspects liés à l’étude du passé, depuis l'échelle régionale, avec l’analyse des modèles numériques de terrain ou les prospections pédestres, à l'échelle microscopique, avec la pédochimie ou la micromorphologie des sols. La seconde partie, « Living organisms as witnesses of past human activities » s’intéresse à l’écologie des êtres vivants non-humains, arbres, champignons, micro-organismes, mais propose également des pistes analytiques telles que l’anthracologie ou la génomique historique. Enfin, la troisième partie, « Ethnoecological knowledge on ancient anthropogenic landscapes » vise à inclure les savoirs locaux dans le processus de compréhension de l’histoire des paysages et des écosystèmes, et montre également comment l’écologie historique peut être un outil politique au service des communautés amazoniennes. Bien que centré sur des cas pratiques amazoniens, par la facilité d’accès des chapitres thématiques, l’ambition de cet ouvrage est également de servir de base de réflexion aux chercheurs d’autres zones géographiques, tropicales ou non.