Salle Fourrier
9h00 - 9h30 - Accueil des participants - Café et viennoiseries
9h30 - 11h00 - SESSION 1
- Etat des lieux des principales productions agricoles régionales et évolutions récentes.
Florent VIPREY (DRAAF BFC)
Le contexte pédo-climatique local donne des orientations sur les principales cultures possibles dans la région. Après une présentation de l'occupation du sol, un état des lieux des principales productions agricoles régionales est passé en revue avec les grandes cultures, les bovins viande et lait, ainsi que la viticulture. Pour terminer, les outils de transformation de l'industrie agro-alimentaire sont également détaillés.
- Les sapinières et hêtraies sapinières de l'AOC Bois du Jura : enjeux socio-économiques et préservation de la biodiversité
Arnaud MOULY (Chrono-Env.)
Les forêts de sapins constituent un paysage traditionnel du Massif jurassien. Ces forêts montagnardes gérées et de grande importance économique subissent de plein fouet les effets des changements climatiques. Les modalités de gestion sylvicole influencent différentiellement les trajectoires de la biodiversité, garante de la capacité de résistance et de résilience des systèmes par des rétroactions complexes. Garantir la durabilité de l'exploitation et le maintien de la biodiversité des peuplements de sapinières nécessite des études scientifiques multiscalaires et interdisciplinaires, de l'individu au paysage, dans une approche observatoire.
- La biodiversité “ordinaire” des prairies à Comté : un patrimoine menacé
Julien AZUARA (Chrono-Env.)
Depuis l’augmentation puis la suppression des quotas laitiers par l’union européenne entre 2010 et 2015, la production laitière en Europe a considérablement augmenté au prix d’une intensification des exploitations. Malheureusement les AOP Franc-Comtoise n’échappent pas à ce problème puisque depuis 10 ans la production laitière a augmenté de presque un tiers tandis que le cheptel est resté sensiblement le même, que le nombre d’actifs agricoles a diminué et que les exploitations se sont en moyenne agrandies. Dans cette présentation nous explorerons l’impact de cette intensification sur la biodiversité des prairies et notamment la biodiversité dite “ordinaire” des espèces normalement considérées comme communes. Cela nous permettra de discuter des conséquences de ce déclin et des éventuelles solutions.
- Titre et résumé à venir
Olivier MATHIEU (Biogéosciences)
Questions et table ronde
11h00 - 12h15 - SESSION 2
- L’évaluation Nexus de l'IPBES : sortir de la pensée en silos.
Patrick GIRAUDOUX (Chrono-Env.)
L’évaluation Nexus de l’IPBES, approuvée en décembre 2024 par les 147 États membres, porte sur les liens entre Biodiversité, eau, alimentation, santé dans le contexte du réchauffement climatique. Il montre que traiter des problèmes en silos séparés est coûteux (10 à 25% du PIB mondial), inefficace, et contre-productif, et peut amplifier les problèmes plutôt que de les réduire. 75 options, multi-scalaires, avec des co-bénéfices entre les éléments du Nexus, ont ainsi été proposées aux gouvernements pour améliorer la situation. Ce type d’approche décloisonnée, nécessairement itérative, fondée sur la preuve et une adhésion citoyenne passe par des déclinaisons régionales. Seront présentées et questionnées quelques-unes des recherches pilotes entreprises au sein de la Zone atelier Arc jurassien dans ce domaine, et des possibilités offertes par celle-ci.
- Impacts des pesticides actuels sur la biodiversité : constats et questionnements
Clémentine FRITSCH (Chrono-Env.)
L’intensification de l’agriculture est l’un des moteurs de l’érosion actuelle de la biodiversité. Pourtant, les développements réglementaires depuis les années 1960 ont fait évoluer les pratiques agrochimiques et permis de renforcer des procédures d'évaluation des risques dans le but de limiter les effets non intentionnels délétères des pesticides synthétiques sur la faune sauvage. Quelle est la contribution des pesticides actuels dans le déclin de la faune vertébrée des terres agricoles ?
- Flux de carbone et d’eau dans un écosystème viticole face au changement climatique
Julien GIRAUDO, Julien CRETAT, Olivier MATHIEU, Mathieu THEVENOT (Biogéosciences), Thomas MONTAGNAC (BIVB), Cassandre GAUDNIK (CIVC).
Les professionnels de la filière viticole de Bourgogne et Champagne se sont engagés à participer à l’atténuation du changement climatique (i.e., atteindre la neutralité carbone d’ici 2035/2050) et doivent en parallèle s’adapter à l’intensification des aléas climatiques. Une tour à flux a été installée dans une parcelle viticole à Rully (Saône-et-Loire) afin de quantifier les échanges de carbone et d’eau entre cet écosystème et l’atmosphère. Ces mesures permettront d’estimer la capacité de séquestration de carbone de la parcelle et identifier les facteurs expliquant les variations de ces flux, en particulier les événements climatiques extrêmes et les pratiques (labour, enherbement, gestion des sarments). Les résultats serviront à calibrer un modèle destiné à spatialiser et projeter ces échanges au cours du 21ème siècle.
- Eutrophisation des plans d’eau et impacts sur la biodiversité et le cycle du carbone
Laurent MILLET, Hélène MASCLAUX, Valérie VERNEAUX, Justine FRISON, Valentin ESSERT (Chrono-Env.)
La biodiversité et le fonctionnement des lacs et plans d’eau situés dans les territoires agro-pastoraux sont historiquement altérés par le processus d’eutrophisation et ses conséquences en cascade. L’un des effets le plus délétère est le développement de l’anoxie dans la zone profonde et la perte de biodiversité associée. Plus largement, l’eutrophisation compromet la provision de nombreux services écosystémiques (eau potable, régulations du cycle du carbone, valeur récréatives …). Le changement climatique en cours aggrave encore les effets de l’eutrophisation et interroge sur le rôle actuel et futur des plans d’eau dans le cycle du carbone global.
Questions et table ronde
12h15 – 14h : Pause déjeuner
14h00 - 14h30 - Conférence/débat
Vers une agriculture bas carbone, résiliente et prospère – Planifier une transformation ambitieuse du secteur
Corentin LEROUX (Le Shift Project)
Le secteur agricole français se trouve à la croisée des chemins face aux défis environnementaux, énergétiques et climatiques. Représentant 18 % des émissions nationales de gaz à effet de serre (GES), l'agriculture doit se transformer en profondeur pour assurer sa contribution aux objectifs de décarbonation, mais aussi de préservation de la biodiversité. Par essence très vulnérable aux changements climatiques, elle est aussi très dépendante de ressources fossiles et d’importations étrangères pour la fertilisation des cultures et l’alimentation animale. Cette conférence présente les résultats du projet Agriculture du Shift Project qui à partir d’un état des lieux et de l'identification de leviers d'actions, propose des pistes de transformations pour une agriculture conciliant l’objectif de "nourrir la planète", le maintien de la biodiversité et des écosystèmes, ainsi que la réduction de l’empreinte carbone.
14h45 - 16h30 - SESSION 3
- Contribution des infrastructures agroécologiques arborées à la conservation des chauves-souris en milieu agricole
Jérémy FROIDEVAUX (Chrono-Env.)
Les haies et les arbres isolés jouent un rôle clé dans le maintien des communautés de chauves-souris en milieu agricole, en leur fournissant des sites de repos, des sites de chasse et des corridors de déplacement. Cependant, ces éléments paysagers sont en déclin, mettant en péril leur fonction écologique. À partir de suivis acoustiques, nous avons analysé comment les caractéristiques structurelles des haies et des arbres isolés, ainsi que leur position dans la matrice agricole, influencent l’activité des chauves-souris. Cette présentation mettra en lumière les paramètres clés favorisant leur présence/activité et discutera des implications pour la conservation des chauves-souris dans les paysages agricoles.
- Gestion Durable des Bandes Enherbées en Agriculture de Conservation des Sols pour Contrôler les Populations de Campagnols des Champs
Michael COEURDASSIER/Geoffroy COUVAL (Chrono-Env., FREDON BFC)
Le campagnol des champs est un ravageur des cultures conduites en agriculture de conservation des sols. Dans le projet DURBAN présenté ici, nous avons expérimenté un mode de gestion différenciée des bandes enherbées qui vise à favoriser la prédation de ces campagnols afin de limiter la colonisation des parcelles et les dégâts aux cultures.
- Les mares intraforestières de l'Est de la France : infrastructures agro-écologiques antiques ?
David ETIENNE (CARRTEL/EDYTEM)
Les mares sont des milieux humides de petite taille, offrant de nombreux services écosystémiques et assurant des fonctions hydrologiques, hydrauliques, biogéochimiques, biologiques et écologiques. Par leur présence dans les exploitations agricoles, elles peuvent jouer un rôle agronomique et constituer de véritables infrastructures agroécologiques, contribuant ainsi à la transition vers des systèmes agricoles plus résilients. L'intérêt pour ces mares dans les systèmes agraires est-il une perception récente ? Les grands massifs forestiers de l'Est de la France abritent justement des dizaines de milliers de mares, dont la formation et les fonctions passées restent encore à élucider. N'aurions-nous pas sous les yeux une trace de l'utilisation ancienne de ces milieux humides au sein de systèmes agraires du passé, en raison de leurs nombreux intérêts écosystémiques ?
Questions et table ronde
16h30 - Clôture de l’événement