L’homme continue malgré lui à aider le frelon asiatique
La modélisation de l’expansion européenne du frelon asiatique par les équipes de l’URZF (INRA) et de l’IRBI (UMR CNRS/Université de Tours) montre que la rapidité de celle-ci sur certains territoires est encore liée à des transports accidentels par l’homme. L’étude publiée dans International Journal of Pest Management démontre donc l’importance de mettre en place des moyens de contrôle de ce frelon invasif, notamment sur des îles méditerranéennes où la pression touristique est importante.
Depuis son arrivée accidentelle en France vers 2004, le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) se répand de plus en plus en Europe. Cet aspect est inquiétant en raison des problèmes écologiques, économiques et de santé humaine que pose ce frelon invasif.
Au vu de la rapidité de son expansion et des zones colonisées, se posent les questions de la réalisation de cette colonisation de l’Europe et en quoi l’homme y participe. A l’aide d’un modèle mathématique de dispersion, une équipe de chercheurs de l’URZF (INRA) et de l’IRBI (UMR CNRS-Université de Tours) ont analysé ces points. Selon ce modèle, le frelon asiatique aurait : (1) colonisé une grande partie du territoire français, ainsi qu’une partie de l’Espagne, de la Belgique et de l’Allemagne par ses propres capacités de vol et de dispersion ; alors que (2) c’est grâce à l’homme, via des transports accidentels qu’il aurait si rapidement atteint le Portugal, l’Italie, les Pays Bas et la Grande Bretagne. De même, alors que le frelon aurait colonisé les îles anglo-normandes par ses propres moyens, les îles méditerranéennes comme Majorque, où il est déjà présent, ne pourraient être infestées qu’à cause d’une introduction par l’homme.
Cette étude au niveau de l’Europe montre l’importance de bien comprendre les voies de dispersion du frelon asiatique, afin de mieux gérer la lutte contre cette espèce invasive ; c’est-à-dire de réduire les risques d’introduction (en particulier dans des sites insulaires) et de limiter sa propagation et son abondance dans les endroits où il progresse naturellement.
Références :
C. Robinet, E. Darrouzet, C. Suppo (in press) Spread modelling: a suitable tool to explore the role of human-mediated dispersal in the range expansion of the yellow-legged hornet in Europe. International Journal of Pest Management.
Contact chercheur
Eric Darrouzet
Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte - IRBI (CNRS / Université de Tours)
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