Évolution humaine : des comportements modernes plus anciens que prévu
Entre 295 000 et 320 000 ans avant le présent, les homininés qui ont fréquenté le bassin de Olorgesailie (Kenya)1 produisaient déjà des pointes en pierre, modifiées pour être utilisées comme pointes de sagaies, transportaient, sur de grandes distances (de 25 à 60 km), des roches volcaniques pouvant être taillées, chassaient de nombreuses espèces (y compris des petites proies), collectaient et travaillaient des roches riches en fer, probablement pour en extraire de la poudre d’ocre. C’est ce que vient de démontrer une équipe internationale2 à laquelle a participé Francesco d’Errico, chercheur du CNRS au laboratoire Pacea (CNRS/Université de Bordeaux/Ministère de la Culture), dans une étude publiée le 15 mars 2018 par Science. Ces éléments, retrouvés pour la première fois ensemble et dans une telle quantité, suggèrent que les ancêtres des hommes modernes avaient développé des innovations clés et une cognition moderne dès les premières phases du Middle Stone Age.



- Olorgesailie est un site archéologique du Paléolithique inférieur (entre 3 millions d'années et 400 000 ans avant le présent) et du Middle Stone Age (400 000 - 40 000 ans avant le présent) situé dans la Rift Valley, dans le sud du Kenya.
- Fouilles dirigées par Rick Potts (National Museum of Natural History, Washington), Alison Brooks (université George Washington) et John Yellen (National Science Foundation).
Référence
Long-distance stone transport and pigment use in the earliest Middle Stone Age. Alison S. Brooks, John E. Yellen Richard Potts, Anna K. Behrensmeyer, Alan L. Deino, David E. Leslie, Stanley Ambrose, Jeffrey Ferguson, Francesco d’Errico, Andrew M. Zipkin, Scott Whittaker, Jeffrey Post, Elizabeth G. Veatch, Kimberly Foecke, Jennifer B. Clark. Science, le 15 mars 2018.
Contact chercheur
Francesco D'ERRICO
Laboratoire Pacea (CNRS / Université de Bordeaux / Ministère de la Culture)
francesco.derrico@u-bordeaux.fr