Le hamster commun en milieu urbain : comment vivre en ville quand on vient des champs ?

Résultats scientifiques écologie évolutive & Biodiversité

Le hamster commun (Cricetus cricetus) est une espèce menacée d’extinction qui vit en milieu agricole mais parfois également en ville. L’une de ces populations urbaines est implantée depuis de nombreuses années à Vienne en Autriche. A travers le projet LIFE+ALISTER et en collaboration avec l’Université de Vienne, une équipe du CNRS s’est intéressée à l’activité du hamster dans l’environnement urbain : elle a exploré son organisation et les différences intersexuelles existantes. La particularité de cette étude est une approche basée intégralement sur l’observation comportementale amenant ainsi des pistes nouvelles pour la conservation de l’espèce. Ces travaux sont publiés dans la revue Plos One dans une édition spéciale consacrée à l’Écologie urbaine.

Hamster commun
Une femelle hamster commun en milieu péri-urbain. © Yolan RICHARD, CNRS

Dans l’environnement urbain, la faune sauvage rencontre des enjeux nouveaux et doit notamment s’adapter aux activités humaines. Dans une étude réalisée par une équipe du CNRS en collaboration avec l’Université de Vienne et publiée dans Plos One sur l’écologie et le comportement d’une population de hamsters communs (Cricetus cricetus) vivant dans le centre-ville de Vienne, en Autriche, les chercheurs ont enregistré l’activité de 35 hamsters en mai 2015. Chaque animal a été suivi et observé spécifiquement pendant 15 minutes et un total de 66 échantillons ont été analysés. Le hamster étant une espèce proie, les scientifiques ont prédit un haut niveau de vigilance des individus dans cet environnement présentant une activité humaine importante.

Les résultats montrent que si les animaux consacraient beaucoup de temps à la vigilance, la majeure partie de leur temps était consacrée à la recherche de nourriture. L'étude cherchait également à déterminer si la fréquence des comportements de vigilance différait entre les mâles et les femelles. Le constat : les comportements de vigilance étaient exprimés de façon différente par les mâles et les femelles.

Enfin, la répartition des terriers sur les espaces verts en fonction de la proximité des arbres et de l’intensité sonore a également été étudiée. L’hypothèse de départ était que les hamsters communs mettent en place une distribution hétérogène des terriers, avec une préférence spatiale pour un emplacement protégé par la végétation et éloigné des sources de bruit. Même si les terriers étaient situés de préférence sous le couvert végétal, l’intensité du bruit ne semble pas déterminer leur position. De plus, cette espèce ne réagit pas aux perturbations comme les bruits urbains quotidiens, probablement par effet d’habituation.

Ces résultats conduisent à une meilleure connaissance du comportement du hamster commun au sein d’une population qui s’est pérennisée dans le milieu urbain. Cette espèce étant en voie de disparition, cette étude permet d’envisager cet environnement pour le renforcement des populations et améliorer ainsi son état de conservation.

Référence

Flamand A., Rebout N., Bordes C., Guinnefollau L., Bergès M., Ajak F., et al. (2019) Hamsters in the city: A study on the behaviour of a population of common hamsters (Cricetus cricetus) in urban environment. PLoS One 14(11) : e0225347.

Contacts

Contact chercheuse

Odile Petit
Equipe d’Ethologie Cognitive et Sociale, UMR Physiologie de la Reproduction et des Comportements (PRC - CNRS / IFCE / INRA / Université de Tours)
odile.petit@cnrs.fr

Contact communication

Florence Royer
Service communication de la Délégation régionale
Centre-Limousin-Poitou-Charentes
florence.royer@dr8.cnrs.fr